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27
Mar

Les coléoptères aquatiques des tourbières du massif de Belledonne

Lors d’un suivi des coléoptères aquatiques en plusieurs endroits dans le massif de Belledonne en Isère, plusieurs environnements inventoriés étaient des tourbières acides et des buttes ombrotrophes à sphaignes. Elles ont pu être observées et expertisées à proximité de Chamrousse et du domaine skiable des 7 Laux. Ces zones humides remarquables par leur biodiversité patrimoniale sont en forte régression à l’échelle nationale. Elles nécessitent par exemple un apport hydrique (pluies ou eaux d’écoulement) supérieur à leur évapotranspiration pour se maintenir dans le temps. Elles se distribuent principalement en climat froid, en Scandinavie et en Sibérie pour la partie européenne. En Rhône-Alpes, ces tourbières, en marge de leur localisation optimale, se confinent essentiellement en montagne où le gradient altitudinal assure des conditions environnementales plus ou moins similaires aux régions septentrionales (Fig. 1) et leur confèrent un fort intérêt patrimonial.

Figure 1. Exemple de mare tourbeuse d’altitude à eaux fraiches de Belledonne.

Parmi la faune spécialisée présente, certains coléoptères sont typiques de ces milieux tourbeux que l’on appelle « taxons tyrphophiles ». Ils affectionnent les eaux froides et oligotrophes, spécifiques des tourbières à sphaignes des étages montagnards et subalpins. Les paramètres environnementaux contraignants expliquent l’une des raisons pourquoi les cortèges rencontrés se composent d’espèces rares et fortement sténoèces. Parmi les coléoptères aquatiques découverts, voici quelques espèces spécialisées observées à travers les différents sites prospectées et qui restes rares et vulnérables à l’échelle Rhône-Alpine :

Agabus bipustulatus solieri – Cette sous-espèce boréo-alpine psychrophile est une curiosité taxonomique. Elle se cantonne dans les Alpes en haute altitude où il existe une rupture altitudinale entre cette morphe et la forme de l’espèce commue (A. bipustulatus) alors que les populations scandinaves connaissent un changement progressif de forme entre les deux populations. Certains auteurs la classent comme espèce à part entière et d’autres comme sous-espèce ou variété.
Hydroporus melanarius – espèce inféodée aux tourbières. Elle est rare à l’échelle nationale et peut se retrouver dans les gouilles de cicatrisation des tourbières bombées.
Hydroporus obscurus – espèce affectionnant les milieux d’eaux stagnantes à Sphaignes et reste rare sous nos latitudes.
Hydroporus tristis – typique des mares d’eaux froides pouvant également se retrouver dans les mares tourbeuses d’altitude.

Ces milieux se composent d’un lot d’organismes adaptés aux conditions écologiques d’altitude et spécifiques aux tourbière acides. Il est incontournable de pouvoir les étudier pour comprendre leur chorologie, pour mieux cerner leur habitat et ainsi pouvoir prendre des mesures de conservation plus efficaces face aux inquiétudes que peut apporter le réchauffement climatique.

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