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26
Mar

Morphe originale de Trametes grp. pubescens

En 1953, Pilát découvre Fomitopsis epileucina, un polypore, dans les Carpathes en un exemplaire sur un hêtre sénescent qui ne sera probablement découvert en Europe que 2 ou 3 fois en plus. Aucune donnée n’a été mentionnée depuis ce qui fait de ce champignon l’une des plus grandes raretés fongiques à l’échelle du Paléarctique Occidental.

En 2019 sur le plateau du Bugey (Ain), nous découvrons avec Alexandre Gerbaud, chargé d’études au Syndicat du Haut Rhône, une série de basidiomes poussant sur un vieux hêtre et prenant une surface importante du tronc (Fig. 1 & Fig. 2). Un premier examen macroscopique a été conduit en tenant compte de la consistance de la chair, de la présence d’une carie orangée sous les premiers centimètres de l’écorce, de la structure et du diamètre des pores faisant penser d’abord au genre Fomitopsis et au taxon F. epileucina.

Figure 1. Série de Trametes grp. pubescens sur Fagus sylvatica
Figure 2. Basidiomes de Trametes grp pubescens.

En compagnie de Bernard Rivoire, l’examen microscopique a été conduit sur le basidiome du champignon. Quelques divergences ont été notées entre notre exsiccata et la structure connue de Fomitopsis epileucina avec des spores légèrement plus larges sur notre exemplaire mais de même forme que F. epileucina (cylindriques incurvées, 6-8,5µm x 2-2,5µm pour notre exemplaire (Fig. 3) et 5-7µm x 1.5-2.2µm donnée pour F. epileucina). Les caractères morphologiques enregistrés ont graduellement fait penser au genre Trametes. Aussi, il existe une divergence dans le type de carie produite par chacun des genres de mycète avec une rouge cubique pour Fomitopsis spp. et une blanche fibreuse pour Trametes spp. Or, la carie observée initialement sur le terrain n’a pu permettre de trancher hormis de devoir organiser une seconde prospection. Par la suite, une carie blanche a pu être observée mais seulement à 5cm de profondeur dans la structure ligneuse. La couleur orangée observée dans les premières épaisseurs du bois était potentiellement due à un relargage de composées chimiques par le mycélium présent teintant ainsi la fibre.

Figure 3. Spore de T. grp pubescens (B. Rivoire) dans du rouge Congo.

Cette expérience de terrain a permis de déterminer les exemplaires comme étant Trametes pubsecens mais avec des paramètres macroscopiques du basidiome probablement non observés jusqu’à maintenant. Certaines consoles pouvaient faire une douzaine de centimètres de large par 8-9 centimètres d’épaisseur (4cm max d’épais cité par Ryvarden & Melo, 2014). Les mensurations des spores observées sont également plus grandes que celles déjà connues dans la littérature. Il est possible que Trametes pubescens soit un groupe avec une ou plusieurs espèces cryptiques dont seule l’analyse moléculaire pourrait apporter de nouveaux éclaircissements sur ce problème taxonomique. La forme examinée dans l’Ain est bien différente de celle habituellement rencontrée d’où le label arbitrairement écrit de Trametes grp pubescens et souligne la complexité existant également chez les groupes fongiques les plus couramment observés.

Bibliographie

Ryvarden, L., Melo, I., Niemelä, T. (2014). Poroid fungi of Europe, Synopsis fungorum 31, Fungiflora, 455 p.

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